LA PETITE SURFACE DES CHOSES ET LE GRAND FOND DE L’ÂME

Article paru dans Mémoires des Arts, n°45 – 2004

La peinture de Chomis agit comme le repère réel d’une aventure imaginaire. Chaque tableau sonne comme un départ. Un voyage sur nos propres traces : celles de l’enfance, bien sûr, et de ses paysages à jamais entrevus. L’artiste nous propose discrètement de saisir le lien entre le passé et le présent, le réel et le vécu, le conscient et l’inconscient, le léger et le profond. On est à la fois charmé par la joie intense qui règne à la surface de ses paysages urbains, puis troublé par la profondeur, le chaos de la matière. Creux, bosses, boursourflures, il y a autre chose là dessous… C’est un peu comme une sorte de grossesse picturale qui pourrait bien engendrer d’autres mondes, d’autres lieux bien plus obscurs pour le coup.

Bref, le travail de ce peintre est d’une extrême sensibilité, d’une naïveté profonde et sincère, d’un bouillonnement prometteur. Comme le dit André Gence : “Il y a chez ce peintre une âme avant tout, une âme surtout. »